AGA FIA 2018 – FORUM SUR LES PRIVILÈGES DES MEMBRES DE LA FIA : COLLABORER POUR INNOVER
Cette année, le forum sur les privilèges des membres de la FIA à Saint-Petersbourg s’est concentré sur la collaboration et l’innovation.
En se concentrant sur la collaboration et l’innovation, le forum a donné l’occasion aux délégués de sortir des sentiers battus pour développer leur offre et élargir l’effectif des clubs. Le Forum a également permis à la FIA de présenter aux clubs les ressources et les services disponibles pour soutenir leur développement dans ce domaine.
Martijn Pater, modérateur de la société néerlandaise de stratégie commerciale Fronteer a ouvert la réunion en expliquant les concepts d'innovation collaborative et de co-création.
Il a déclaré que le monde des affaires moderne étant devenu un environnement économiquement prévisible, les marchés étaient maintenant plus instables que jamais, les perturbations se produisant avec une régularité et une rapidité croissantes.
La solution, a-t-il ajouté, est de gagner en adaptabilité en faisant appel à des partenaires d’innovation externes. « Les chiffres vous diront que peu importe la qualité de vos collaborateurs, il y a un plus grand nombre de personnes plus intelligentes travaillant en dehors de votre organisation qu'en son sein, » a-t-il déclaré. Les clés d’une co-création réussie, a-t-il expliqué, reposent sur quatre piliers : la génération de grandes idées inspirées qui conduisent à une pensée innovante, l’invitation de partenaires adéquats dans l’environnement de l’organisation, l'ouverture et l'interaction avec les bases clients afin de générer un nouveau mode de réflexion basé sur les retours clients, et le partage des résultats.
Pour illustrer ce concept, il a invité trois clubs à partager leurs histoires d'innovation et de collaboration. Collins Khumalo, PDG de l’Association Automobile d’Afrique du Sud (AASA) a expliqué comment le club avait cherché à appliquer les recommandations du manuel stratégique de la FIA, Vision 2030, à l'Afrique du Sud et à la région ACTA.
Il commence par souligner les challenges auxquels sont confrontés les clubs d’Afrique, dont la façon de stimuler la mobilité dans une région où le marché des véhicules neuf est inférieur à 30% par rapport à celui de l’Allemagne, la façon dont les clubs pourraient mieux cerner les besoins des clients, l’impact que le changement des systèmes de mobilité pourraient avoir, et la façon dont l’espace digital altère les business modèles des Clubs de Mobilité existants. La clé pour relever ces défis est la collaboration, a-t-il déclaré. « Les Clubs ACTA ont une opportunité unique de s’entraider et de bénéficier des connaissances et de l’expérience des Clubs les plus grands et les mieux établis de la Région I. » Il souligne également que le développement de partenariats avec Uber, le renforcement du mentorat des Clubs de la région, la formulation de produits d’assurances régionaux, la création d’une plateforme favorisant les voyages en Afrique et à travers le pays, ainsi qu’une analyse approfondie du comportement des clients sont des exemples de ce que la collaboration avec les collègues et la clientèle pourraient apporter comme bénéfices à la région.
Didier Bollecker, Président de l’Association des Clubs Automobiles de France (ACA) a ensuite expliqué comment l’ACA avait adopté une approche différente pour augmenter le nombre de ses membres. « En 2004, nous avions 50 000 membres, » a-t-il déclaré. « Et le coût marketing de l’intégration de chaque membre était d’environ 150€. Nous n’avions donc pas le budget pour atteindre le million de membres. »
Le club a donc cherché à développer un modèle B2B2C, nouant des partenariats avec diverses organisations proposant une adhésion dans le cadre de forfaits clients. « Ce faisant, nous avons systématiquement promu la marque du club et ses services auprès de partenaires principalement liés à la formation à la sécurité routière et à l'assistance juridique dédiée aux problèmes de mobilité. Nous ne fournissons jamais de services sans promouvoir notre marque. »
Grâce aux efforts de collaboration, le club compte maintenant environ 1,5 million de membres. Cependant, tout en soulignant que de tels partenariats constituent une forme rapide et efficace de croissance du nombre de membres, il emet des réserves. Tout d'abord en raison du manque de contact direct avec les membres, dont l’allégeance est principalement liée au service primaire. « Il y a également un risque que lorsque le partenariat touche à sa fin, la base de membre soit également perdue, » ajoute-t-il. « C’est pourquoi nous essayons toujours d’obtenir des partenariats d’une durée d’au moins trois ans. »
La troisième présentation a été faite par Greig Craft, de l’Association Automobile du Vietnam, qui s’est fait le champion du mentorat au sein de la famille FIA. « Les projets de mentorat proposés par la FIA sont simplement phénoménaux, » a-t-il déclaré. « Nous avons beaucoup travaillé avec le club d'Australie du Sud et aussi avec la Nouvelle-Zélande et cela a été inestimable. Nous avons également beaucoup investi dans la participation aux conférences et les contacts ont eu un impact considérable. La collaboration est essentielle pour la création et le bon fonctionnement de nouveaux Clubs. »
Après les présentations, Thierry Willemarck, Vice-Président de la FIA pour la Mobilité Automobile et le Tourisme, a été invité sur scène pour parler des efforts de collaboration. « Je pense que le monde économique dans lequel nous vivons et la concurrence émanant des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et des personnes utilisant ces plateformes poussent à la collaboration, » a-t-il déclaré. « ‘Partenariat’ devient le mot clé de l'avenir. Il n’y a pas aujourd’hui parmi nous une seule entreprise suffisamment grande pour répondre à tous les besoins de développement. Si vous regardez l'intelligence artificielle, son achat est bon marché, mais l’achat ne devient intelligent qu’à moins d’avoir une énorme base de données. Un énorme entrepôt de données rassemblant suffisamment d’informations. Et nous ne pouvons pas faire cela seuls, c’est pourquoi nous devons collaborer. »
Il ajoute que les Clubs de Mobilité ne sont plus limités à l'automobile. « Nous avons entendu parler de la coopération avec Uber, d’offres multimodales, un Club australien a acheté une banque. D'autres développent des produits d'assurance qui couvrent les habitations. Nous sommes dans une culture de l'assistance et agissons en tant que facilitateurs de vie. Nous construisons cela autour du canal de la mobilité, parce que si vous avez une fuite d'eau à la maison par exemple, vous restez près de la fuite pour la canaliser, mais si vous avez quelqu'un en qui avoir confiance pour réparer ça, une marque sur laquelle vous pouvez compter, alors vous pouvez continuer de vaquer à vos occupations. C’est là dessus qu’il faut capitaliser. »
Ensuite, le forum a débouché sur une session interactive de collaboration où les participants ont pu mettre en pratique ce qu'ils venaient d'entendre. En se concentrant sur trois thèmes clés - Vision nulle, congestion et qualité de l'air et nouveaux services - les délégués ont été encouragés à proposer des idées novatrices sur la manière de résoudre l'un de ces problèmes, tout en augmentant la croissance du nombre de membres. Les participants ont ensuite eu une minute pour présenter leurs idées au public. Celles-ci on vu naître un service de conciergerie, une gestion améliorée des données et des politiques de défense ciblées pour les législateurs, des constructeurs automobiles et un secteur d’assurances pour favoriser un air plus pur et moins d’embouteillages.