-Monsieur le Président, tout d'abord, pouvez-vous résumer brièvement votre première année à la tête de la CIK-FIA ?

- Je dois reconnaître qu'il n'est pas facile de maîtriser rapidement tous les aspects du karting. J'observe, j'écoute, je discute, pour en saisir toutes les subtilités. Ma mission est avant tout de développer la discipline au niveau mondial. Je suis ici pour faire le maximum pour le Karting, qui est selon moi la base du sport automobile. Je suis déterminé à faire bouger les choses, même si c'est parfois compliqué, car pour que le Karting progresse, il faut que les mentalités évoluent. Et bien sûr, je ne peux pas faire ça tout seul. J'ai besoin d'un fort soutien dans l'industrie, mais j'espère atteindre mon objectif de donner au karting la place qu'il mérite dans le sport automobile.

Que retiendrez-vous des derniers Championnats du Monde de Karting de la FIA d'un point de vue sportif ?

- En Suède, les chiffres étaient particulièrement élevés tant pour la catégorie OK que pour la Junior. 215 Pilotes pour un Championnat du Monde avec deux catégories est un indicateur positif de la santé de cette discipline. Le niveau de compétition est extrêmement élevé et les pilotes ont beaucoup de talent. Les courses ont été difficiles à cause des caprices de la météo. Je ne suis pas étonné du nombre d’accidents et de pénalités, et plus particulièrement en ce qui concerne le positionnement des carénages avant. Les délégués syndicaux sont là pour assurer le respect des règles, même si ce n'est pas toujours agréable. L'installation de carénages avant amovibles est, à mon avis, une très bonne mesure pour s'assurer que les pilotes s’habituent au respect des bonnes pratiques dès leur plus jeune âge.

Que pensez-vous du format de course actuel ?

- Le titre du Championnat du Monde décerné à l'issue d'une seule Finale permet d’avoir un spectacle d'une rare intensité. Cependant, je me demande si la chance ne joue pas un rôle trop important dans la désignation du meilleur pilote de l'année. Un simple incident technique ou une course médiocre peut ruiner les chances de pilotes très talentueux. Je pense qu'il serait plus juste de participer au Championnat du Monde sur quatre ou cinq compétitions pour limiter les conséquences des aléas de course et couronner le meilleur avec plus de certitude.

D'autre part, nous devrions nous implanter sur plusieurs continents dans le cadre de la compétition mondiale, pour promouvoir le karting et les catégories internationales de karting FIA au delà de l'Europe. Je pense que l'Amérique, l'Asie et le Moyen-Orient méritent d'accueillir un championnat du monde. Pour les usines, cela permettrait également de diversifier les marchés et d'augmenter la production. Mais attention, il ne faut pas que cela rime avec une augmentation des dépenses. Nous devons trouver des moyens de promouvoir le karting et d'augmenter le budget de ce projet mondial en établissant des partenariats avec les pays et les sponsors.

Ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais rien ne nous empêche de réfléchir et de travailler sur le sujet. Je suis convaincu qu'il y a différentes choses à explorer et de nombreuses solutions à toutes les questions. Le monde change, et nous devons développer une nouvelle approche pour étendre les disciplines du Karting dans un rayon plus vaste.