AUTO 26 : Un futur plus sûr, plus propre - NICO ROSBERG
Depuis qu'il s'est retiré de la Formule 1, Nico Rosberg capitalise sur sa notoriété de champion du monde en 2016 pour promouvoir la construction d'une mobilité future plus intelligente, plus propre et plus sure. Et la campagne de sensibilisation à la sécurité routière #3500LIVES de la FIA fait partie de sa vision d’un avenir meilleur.
Vous avez été l'un des premiers ambassadeurs à vous impliquer dans le projet #3500LIVES. Qu'est-ce qui vous a poussé à le faire et pourquoi croyez-vous qu'une campagne comme celle-ci, qui vise à transmettre des messages simples sur la sécurité routière à un public mondial, est importante ?
La route, c’est mon domaine, j’ai été champion du monde de Formule 1 et je pense qu'il est de ma responsabilité de faire en sorte d’améliorer la sécurité des usagers de la route au quotidien. La campagne a connu un grand succès depuis son lancement et j'ai reçu beaucoup de commentaires positifs de ses ambassadeurs. Je tiens à féliciter la FIA et JCDecaux. C'est une approche novatrice qui porte ses fruits.
Le message que vous faites passer est de ne pas conduire en état d'ébriété. Beaucoup de choses ont changé en ce qui concerne l'acceptabilité sociale de l’alcool au volant, mais est-ce toujours un problème important ?
Je pense que l'aspect psychologique de cette question est vraiment intéressant. Au Royaume-Uni, les scientifiques ont découvert que la pression sociale amène les gens à commettre l'erreur de boire un verre avant de conduire - ils se convainquent eux-mêmes que c'est la chose à faire pour ne pas paraître fragile ou ennuyeux, et c’est un piège dans lequel beaucoup de personnes tombent. Nous ne le dirons jamais assez, prendre le volant après avoir bu n’a rien de cool. Et tant qu’il y aura encore des gens qui prennent le volant après avoir bu, il faut continuer de diffuser le message.
Dans quelle mesure pensez-vous que l’implication de célébrités peut aider à diffuser le message de la sécurité routière, en particulier un message qui est de nature mondiale ? Croyez-vous au pouvoir des modèles célèbres ?
Oui, plus que jamais. Il y a tellement de messages contradictoires. Les gens écoutent toujours les autres et les messages qu'ils envoient, qu’ils soient bons ou mauvais. C'est pourquoi la couverture de chaque magazine présente le visage d'un être humain bien réel. Nous nous intéressons aux autres. Les célébrités sont vraiment importantes dans la transmission de messages positifs. Nous devons être conscients de ce pouvoir et en tirer parti pour apporter des changements positifs.
Avez-vous eu une expérience personnelle des autres questions de sécurité soulevées par la campagne ?
Oui, bien sûr. Le port de la ceinture de sécurité est également un message que nous devons encore renforcer. Malheureusement, dans certains pays, le port de la ceinture de sécurité n'est toujours pas considéré comme une pratique cool. Je suis vraiment passionné par la sécurité, c'est donc un message que je suis heureux de continuer à transmettre chaque fois que je le peux. La distraction au volant est un autre problème grave et, à mon avis, c'est un problème de plus en plus important dans notre nouveau monde numérique. Il y a énormément de choses que nous pouvons faire pour accroître la sensibilisation. C'est l'un des différents messages que nous délivrons à travers la campagne #3500LIVES, mais étant donné la quantité de technologie dont nous disposons maintenant, c’est un sujet qui mériterait une campagne à lui seul, on pourrait l’appeler « Don’t touch this » (n’y touche pas).
Qu'espérez-vous que la campagne #3500LIVES puisse accomplir dans les années à venir ?
J'espère vraiment que nous pourrons influencer autant de personnes que possible avec ces messages simples. Aucune des solutions aux problèmes de sécurité que nous proposons n’est compliquée, et si les gens adoptent ces comportements simples pour leurs déplacements, les choses bougeront d'une manière positive.
Après votre victoire aux championnats du monde en 2016, vous êtes resté étroitement lié au sport automobile et vous vous êtes beaucoup intéressé à la Formule E. Pourquoi cela ?
Je crois vraiment aux technologies du futur et surtout aux technologies vertes. Je suis convaincu qu'elles auront une influence positive sur notre vie. Tous les grands constructeurs automobiles sont impliqués dans la Formule E et il est clair, d'après leur engagement en faveur de la réduction des coûts, qu'ils veulent introduire leurs nouvelles technologies sur nos routes également. Nous en profiterons tous et c'est formidable. C'est la même philosophie que nous avons vue avec les voitures hybrides chez Mercedes pendant mes années de F1.
Depuis que vous avez pris votre retraite de la F1, vous vous êtes aussi fortement impliqué dans l'entrepreneuriat technologique. L'une des sociétés dans lesquelles vous avez investi est Uber rival Lyft. Qu'est-ce qui vous a poussé à le faire et quelle est votre vision de la mobilité du futur ?
Le changement est imparable. Nous sommes à un point charnière de l’histoire de la mobilité, semblable à celui du passage des charrettes tirées par des chevaux aux premières voitures. En Allemagne, à l'époque, l'empereur Guillaume II disait que les voitures ne dureraient pas et que tout le monde reviendrait aux chevaux. Nous savons ce qu’il en est. On ne peut pas arrêter le progrès. Après ma carrière en F1, j'ai découvert que j'avais une énorme passion pour ce que je fais aujourd’hui, m’impliquer dans l’évolution positive. C'est pourquoi j'ai co-fondé le GREENTECH FESTIVAL, qui aura lieu à Berlin le dernier week-end de mai - en même temps que l’E-Prix. Nous voulons mettre en valeur les nouvelles technologies et organiser une conférence sur le leadership. Nous devons célébrer l'innovation technologique et la considérer comme une énorme opportunité et non comme une menace. Il est tout à fait possible que le développement de voitures autonomes nous permette d'atteindre l’objectif zéro décès sur les routes. Il y a bien sûr un long chemin à parcourir, mais c'est un rêve que nous devons poursuivre, car sans rêves, nous cessons de vivre.
Le sport automobile peut-il ouvrir la voie en tant qu'innovateur et incubateur de nouvelles technologies durables ?
Oui, il le faut. Avoir un système de mobilité intelligent et durable est l'un des défis les plus importants de notre société et ce domaine me fascine. OK, j'ai grandi en tant que fils d'un champion de F1, donc ce n'est pas une grande surprise que la course et l'innovation me plaisent, mais je crois sincèrement que nous devons tous travailler pour construire un système de mobilité qui profite à tous - un système qui soit intelligent, propre et sûr. Il y a tant à gagner, alors travaillons tous ensemble pour améliorer nos vies.