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F2 - GEORGE RUSSELL : LES PENSÉES D’UN CHAMPION

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24.11.18

Le champion se livre sur sa saison victorieuse

Formule 2 FIA : George Russell, vous êtes champion de Formule 2 FIA. Qu’est ce que ça fait ?

George Russell : Pour être honnête, c'est un grand soulagement ! Cette année a été très longue et difficile pour ART et moi-même. Nous avons travaillé d’arrache-pied depuis Bakou, nous avons été parmi les plus rapides à chaque fois. Nous avons eu un certain nombre de problèmes extrêmement frustrants, et les autres aussi, il semblait parfois compliqué d’arriver au bout. Mais cette pole hier, c’était vraiment une émotion intense et nous savions évidemment ce que nous devions faire aujourd’hui : gagner avec style ! Et c'est ce que nous avons fait.

Formule 2 FIA : Qu’est-ce que cela représente pour l’équipe ?

George: Ils sont vraiment heureux, car juste avant, ils ont connu deux années difficiles en F2/GP2. Cela fait deux ans que nous sommes ensemble, j’étais dans cette équipe l’an dernier en GP3, et c’était une sacrée aventure de bosser ensemble, vous avez probablement vu l’émotion des mécaniciens et ingénieurs lors du podium : ils ont littéralement craqué !

Formule 2 FIA : Quels ont été vos moments marquants de l’année ?

George : Je dirais que la course 2 à Baku a été le point culminant de notre compétition. Après la course 1, nous étions confortablement en tête lorsque la voiture de sécurité est intervenue et nous avons eu un petit incident avec Nyck de Vries au redémarrage, j’ai perdu la pole et ai terminé 12ème, j’ai donc commencé la course 2 à partir de là pour l’emporter, c’était ma rédemption pour la journée précédente. Et dans l’ensemble, la série de trois victoires était incroyable : c’est le rêve de tout pilote de remporter plusieurs courses d’affilée, et c’était très difficile pour l’équipe, nous étions souvent loin de la maison. Mais nous avons fait trois semaines fantastiques et sommes revenus de 30 points dans le Championnat et en sommes sortis avec plus ou moins 37 points d’avance, ça c’était vraiment super.

Formule 2 FIA : Y a-t-il des moments que vous préfèreriez oublier ?

George: Probablement la première course à Baku, qui a été vraiment décevante car même si je me suis fait sortir par le pilote en P2 qui m’a fermé la porte, je me suis dit que j’aurais dans doute pu éviter ça, même si tout le monde m’a soutenu en me disant que je n’avais pas commis d’erreur. Une petite voix en moi me disais que j’aurais pu éviter cela et terminer 2nd ou 3ème et faire mieux plus tard. Le week-end de Monaco a aussi été terrible pour moi, mon moteur à lâché sur mon tour d’entraînement pour les essais libres. Je n’étais jamais allé à Monaco avant ça et je n’avais que la moitié du temps, j’ai donc terminé à une seconde de la pole car je ne découvrais le circuit. J’ai eu un accident dans les deux courses, et le pire c’est que je n’étais même pas à l’attaque lorsque c’est arrivé. J’étais coincé dans une file de voitures et il n’y avait aucune raison de prendre des risques alors j’étais en mode tranquille et pas assez concentré lorsque j’ai heurté le trottoir et terminé dans les choux. C’était terrible mais j’étais content de conjurer le sort aux courses suivantes.

Formule 2 FIA : Cette saison vous a-t-elle appris à changer la donne et toujours croire en vos chances ?

George: Un enseignement que je tire de cette saison, c’est qu’il n’y a pas de courses négatives. Car chaque course ratée vous apprend quelque-chose et vous permet d’avancer. C’est ce qui me permet de dire que finalement je suis content que cette première course à Bahrain ait été si mauvaise, car nous avions un mauvais rythme de course, la voiture n’était pas au top et je ne pilotais pas comme il fallait pour tirer le meilleur de mes gommes, et nous avons beaucoup appris donc de cette course, ça nous a servi sur les suivantes. Si j’avais fait une meilleure course, je n’aurais pas appris grand-chose. Donc, bon ou mauvais week-end, il y a toujours quelque chose à en tirer.

Formule 2 FIA : Nous savons où vous irez l’an prochain, mais n’était-ce pas frustrant que Norris ait été annoncé chez McLaren alors que vous étiez devant lui au championnat ?

George: Non, pas du tout en fait. L’annonce de déplacement de Lando m’a aidé à pousser Williams à me donner un siège car j’étais devant lui au championnat justement. Puisque McLaren a pensé qu’il serait un bon pilote de Formule 1, c’était bon signe pour moi, et ça a probablement accéléré les choses du côté de McLaren étant donné que j’ai remporté le Championnat de Formule 2.

Formule 2 FIA : Vous vous êtes battu jusqu’au pour le championnat contre Albon. Qu’est-ce que ça fait de courir contre quelqu’un avec qui vous avez fait vos armes ?

George: C’était génial. J’ai un grand respect pour Alex, nous sommes de très bons amis, et sur la piste, nous sommes rivaux mais nous avons toujours eu un grand respect l’un pour l’autre en Formule Renault, en Formule 3 ou cette année. Depuis toujours, il est le talent de l’ombre, l’attention a souvent été tournée vers moi et Lando pour le championnat, mais Alex n’est jamais loin et je le rappelle souvent aux journalistes. Même à Sochi, nous étions en pleine séance photo avec Lando et j’ai demandé à ce qu’on appelle Alex, car il est bien présent, il était en fait le seul à pouvoir me battre sur ce terrain. C’était génial et j’espère vraiment qu’il réussira à faire ce que les médias imaginent pour l’année prochaine.